dimanche 26 juin 2016


S'arrêter

Quand le temps file à toute allure, que tout s'accélère, quand on a envie d'aller plus vite, quand on se surprend à faire deux choses en même temps, à courir pour aller à la photocopieuse, à presser ses enfants le matin dans la rue pour arriver plus vite à l'école et gagner 5 minutes de boulot...
STOP, il est temps de s'arrêter, de ralentir, de respirer, de relâcher quelques minutes... qu'est ce qui empêche ce moment d'être parfait si ce n'est moi ?
Quand je cours d'une activité à une autre, travail, vie sociale, sport, pourquoi je cours ? qu'est ce que je fuis ? Est-ce que ce tourbillon d'activité me rend plus vivant, plus important, est-ce que cela donne plus de sens à ma vie, suis-je plus heureux grâce à cela ?
J'aime cette interrogation de Thomas d'Ansembourg* : "Est-ce que je continue à mettre de plus en plus de choses à faire dans ma vie ou de plus en plus de vie dans les choses à faire ?"
Dans cette société, où tout va vite, où l'on doit être performant sur tous les plans, puis-je me permettre de ralentir, d'arrêter, d'aller à contre courant ?
Dans la conférence de Serge Marquis (déjà citée dans un post précédent), j'ai souri de cette référence "si Jésus revenait aujourd’hui, il ferait marcher ceux qui courent"

* "Etre heureux, ce n'est pas nécessairement confortable"

mercredi 15 juin 2016

Faire le tri entre pensées utiles et pensées inutiles
Notre cerveau est rarement au repos ; il organise, il ressasse, il juge, il anticipe, il analyse, il se rappelle... Héritage de l'homme de CroMagnon qui devait être en mesure d'anticiper pour survivre.
Aujourd'hui, le danger n'est plus aussi présent, mais notre cerveau ne sait toujours pas faire la différence entre une menace à l’ego et une menace à la survie.
Ca vaut le coup parfois de se poser la question, de l'observer penser : est-il en train de ressasser une prise de bec avec un ami ou est-il en train de craindre à l'avance la réunion de demain ? Et si oui, à qui je fais du mal quand mon cerveau s'agite ? Ai-je un problème en ce moment ?
A force de l'observer, peut-on dès les premiers symptômes d'emballement de nos pensées, se dire STOP ? Accueillir "ah tiens, mon ego s'emballe" et prendre ainsi du recul par rapport à toutes nos pensées, qui ne sont pas des vérités mais des projections de notre esprit, une agitation de l’ego qui se sent menacé.
Thomas d'Ansembourg* met en avant dans son livre un texte de Christian Boiron qui parle de "pensées automatiques pathogènes" qui se distinguent des pensées intelligentes. La pensée automatique pathogène serait "rigide, ne supportant pas la contradiction, simple voire un peu simpliste, peu nuancée, elle dégage une forte sensation d'évidence, on a l'impression qu'il n'y a pas d'autre choix possible". A l'inverse, "la pensée intelligente est souple, complexe, nuancée, ouverte à l'enrichissement ou à la contradiction".
Alors, soyons attentif à nos pensées, utiles bien souvent mais néfastes quand c'est l'ego qui s'emballe. Observons et débusquons ces pensées automatiques néfastes. Serge Marquis** nous invite à visualiser ces emballements de pensées comme un hamster qui court dans sa roue.

*Le bonheur, ce n'est pas confortable-Thomas d'Ansembourg
**On est foutu, on pense trop !- Serge Marquis
Vidéo très inspirante de Serge Marquis : https://webtv.univ-nantes.fr/fiche/8184/serge-marquis-on-est-foutu-on-pense-trop

samedi 11 juin 2016

Laisser pisser le chacal*

Nous sommes tous des êtres de jugement, notre mental est toujours en train de juger ("il a l'air bête celui-là", "c'est pas très malin ce qu'il dit", "elle est canon !" ou plus violent "quel c** !" ...), ca n'arrête pas. On peut soit l'exprimer, en discuter avec d'autres, critiquer, prendre comme une vérité ce que nous pensons et s'arrêter à ce constat (Moi et les autres, Nous contre les autres).

On peut aussi refouler tout ça, et s’interdire de le formuler, culpabiliser même de le penser. 

Mais on peut aussi l'accueillir, se réserver des sas (chez soi, sur son journal, avec un(e) ami(e) de confiance) pour laisser passer ses pensées, permettre à son "côté sombre" de s'exprimer, laisser "pisser le chacal" qui est en nous. Et une fois que c'est passé, que c'est sorti, chercher à comprendre le besoin derrière ces jugements et pouvoir ensuite se relier aux autres.
Transformer sa "colère contre" en "colère pour", en colère constructive et source de changement.

Laisser pisser le chacal ne signifie pas accorder trop d'importance à ses jugements, mais c'est accepter aussi cette part de nous, ne pas la juger, ne pas culpabiliser d'avoir ces pensées.

* expression empruntée à Isabelle Padovani

vendredi 3 juin 2016


Placer son attention
La pleine conscience, ça veut dire quoi ?
Cela signifie que l'on est capable d'orienter son attention et de l'y maintenir, la déplacer si on le souhaite.
L'esprit est stable si l'attention l'est.
L'objectif est de fixer son attention dans le présent et de l'y maintenir, d'être tout à fait attentif, vigilant au moment et de ne pas se laisser divertir par des préoccupations (passé, futur...) qui nous éloigne de l'important, de ce qui est.
Et aussi, si l'esprit rumine, ressasse, la pleine conscience c'est apprendre à rediriger son attention vers ce que l'on veut, avec bienveillance et fermeté. Pour réussir, comme pour tout, il faut s'entraîner, pratiquer, essayer, échouer, recommencer...
L'attention ne pouvant être qu'à un seul endroit, si les pensées se bousculent, on peut placer son attention sur la respiration. Sentir l'air qui pénètre dans les narines et l'air un peu plus chaud qui en ressort...
Pour aller plus loin : Où tu vas, tu es de Kabat Zinn, et le cerveau de Bouddha de Rick Hansen and co