mardi 19 mars 2019


Les clés qui favorisent le dialogue dans une situation qui représente un défi...


Parfois, on a quelque chose à exprimer et on voudrait y aller de suite, faire sortir ça et régler au plus vite la discorde. En communication non violente (CNV), on ne tourne pas sa langue 7 fois dans sa bouche mais bien plus encore... Avant d'aller échanger avec la personne, il y' a quelques marches de préparation :

1. Prendre conscience des étiquettes que nous avons collées sur la personne, des jugements que nous avons.

2. Vérifier notre intention. Quel est l'objectif de notre échange à venir : manipuler (pour avoir raison) ou me connecter à l'autre personne pour prendre soin de notre relation ? Dans le cas premier, alors laisser de côté la CNV.

3. Se démêler. Que se passe-t-il pour moi ? qu'est ce qui se joue ? quel est mon besoin ?

4. Faire un plein de jus de girafe. En CNV, on s'appuie sur deux images, le chacal, celui qui a plein de jugements, qui dit ce qu'il pense ou pas, sans chercher à prendre soin de l'autre et la girafe, celle qui connaît bien la CNV. En gros, cette étape signifie qu'il pourrait être bon d'avoir une écoute bienveillante et sans jugement pour avoir fait le plein d'empathie avant d'aller échanger avec l'autre personne.

5. Et enfin, le dialogue, en mode CNV bien sûr, c'est à dire observation, sentiment, besoin, demande dans l'expression et dans l'écoute.





jeudi 14 mars 2019



Ecouter toutes nos voix


Avez-vous remarqué comme parfois à l'intérieur règne la cacophonie ?

Une pensée arrive et est aussitôt complétée voire contredite par une autre et une troisième vient ensuite mettre son grain de sel... C'est le bazar. C'est comme si à l'intérieur de nous discutaient de multiples personnalités parfois avec des points de vue différents. Non, non, vous n'êtes pas schizophrènes :-)

Ainsi peuvent co-exister en nous par exemple :
- (1) la partie qui veut vous protéger et qui pour cela préfère éviter toutes situations de danger, elle pourrait dire par exemple "non, ne va pas visiter ce pays, ça pourrait être dangereux"
- (2) une partie plus aventurière, prête à oser, qui pourrait dire "allez vas-y, c'est l'occasion, ça va être génial"
- (3) une autre partie assurant la sécurité financière qui pourrait dire "ce voyage va coûter trop cher et le budget est déjà serré"
- ... etc... et on se demande comment prendre une décision...

L'IFS* (Internal Family System) est une thérapie basée sur l'écoute de toutes ses parts intérieures. Cette thérapie consiste à prendre conscience de toutes nos voix intérieures, les écouter, leur apprendre à communiquer afin que le Soi** trouve des solutions prenant en compte les besoins de chacune des parts intérieures. Car chacune des parts poursuit une intention positive et existe pour notre bien.

En IFS, certaines parts qu'on retrouve souvent sont catégorisées comme suit :
- Les exilés : ce sont nos parties vulnérables, celles qui ont subi des traumatismes.
- Les managers : présents pour nous protéger, ces parts vont tenir sous clés les exilés, vont repousser nos émotions.

- Les pompiers : Elles s'activent quand les exilés sont présents, les pompiers ont le même rôle que les managers mais avec des stratégies différentes, les pompiers vont plutôt chercher à éteindre l'incendie (les émotions pénibles déjà présentes)...

Quand ça semble se bousculer à l'intérieur, cela peut être intéressant de prendre le temps d'écouter chacune de ses parts et de se relier à elles, comprendre leurs intentions et leurs besoins, leur permettre de dialoguer entres elles. Concrètement, pour faciliter le travail, on peut matérialiser chaque part par une chaise et changer de place en fonction de la part qui s'exprime. Et bien sûr laisser le temps à chaque part d'aller au bout de ce qu'elle a à dire.

Amusez-vous bien :-)

* Thérapie développée par Richard Schwartz. Pour en savoir plus que cette petite intro : http://ifs-association.com/le-modele-ifs/le-modele/
** Le Soi, appelé Self en IFS est le leader, un peu comme un thérapeute, un médiateur de sa propre famille intérieure.

vendredi 8 mars 2019


L'arbre des besoins


En communication non violente, on sait que nos pensées, nos décisions, nos actions sont guidées par des besoins auxquels nous cherchons à répondre.

Ainsi, alors que nous disons "j'ai besoin d'un carré de chocolat" (je dis ça, je dis rien, perso, moi c'est plutôt de chips dont j'ai souvent "besoin"...), le réel besoin est tout autre... Je vous vois déjà venir avec des réponses du genre "j'ai besoin de magnésium, c'est vital" (j'ai fait la même) ;-)
Plus sérieusement, le besoin pourrait être la célébration d'un accomplissement (=le chocolat comme récompense), s'accorder une pause (= le chocolat comme excuse pour prendre un temps juste pour soi), un besoin de réconfort (=le chocolat doudou) ... etc...

Manger un chocolat serait plutôt qu'un besoin, une STRATEGIE pour répondre à un besoin. Une stratégie plus ou moins efficace... Vous me suivez toujours ?

Les besoins sont communs à tous les humains mais ne sont pas tous aussi présents d'une personne à l'autre et d'un moment à l'autre. Un besoin est universel (tout le monde l'a à un moment), abstrait (détaché de toute personne et de toute chose). La cause de ce que nous vivons (joie, tristesse, colère...) dépend de la satisfaction ou non de nos besoins. Ce que nous vivons est juste un stimulus et non la cause.

Il y'a plusieurs niveaux de besoins :
- les besoins vitaux : boire, manger, dormir, éliminer...
- les besoins liés à la sécurité : avoir un abri, se vêtir, sécurité physique, affective, matérielle...
Quand ces besoins sont nourris, alors arrivent ...
- les besoins qui permettent de se déployer : amitié, appartenance, partage, jeu, accomplissement, célébration, autonomie...

L'avantage, quand on a réussit à remonter jusqu'à notre besoin, c'est qu'on peut choisir la stratégie à mettre en place en toute conscience.

Le dessin illustre quelques besoins, sans hiérarchie et sans exhaustivité biensûr...

mardi 5 mars 2019



Vider nos poubelles mentales

J'ai découvert cette métaphore dans le livre de Jonathan Lehmann*, il s'agit de coucher sur le papier les idées qui nous polluent le mental, écrire jusqu'à ne plus rien avoir à dire, jusqu'à plus soif.

Comme une hygiène mentale quotidienne, au même titre que la méditation, vider ses poubelles serait tout aussi utile que faire du sport pour le corps, sauf que là, on s'occupe de notre mental.

Pourquoi les écrire ?
> Quand la pensée tourne en boucle dans la tête, on a tendance à la grossir, à lui donner beaucoup plus d'importance que cela ne devrait. Ecrire permet donc de relativiser et dédramatiser.
> Cela permet aussi de comprendre ce qui nous travaille. Parfois on se sent stressé, sans trop savoir pourquoi, on trimbale nos idées noires toute une journée. Alors, vider les poubelles permet de voir les petits et gros tracas et ainsi de bien comprendre comment fonctionne notre mental, cette machine qui cherche toujours quelque chose à se mettre sous la dent pour penser et résoudre.

Une fois toutes ses pensées capturées sur le papier, on peut s'autoriser à s'en libérer... Symboliquement, on peut glisser le papier avec les autres pour enrichir notre collection de pensées noires ou alors le brûler, comme pour dire à notre mental "ok, j'ai bien vu tout ce qui te tracasse aujourd'hui, merci pour ton job, maintenant je choisis de mettre tout ça de côté pour passer une belle journée."


*Journal intime d'un touriste du bonheur