Vivre la tempête
Nous rencontrons parfois des périodes de turbulences, ou
devrais-je parler plutôt de tempête tant les émotions sont fortes et peuvent
nous bouleverser.
Autant, il est facile, quand on connait la joie, de partager
et de se relier aux autres, autant quand on est envahi par le stress ou la
tristesse, on a tendance à se replier et à cacher tout ça, à mettre un masque,
pour ne pas montrer sa vulnérabilité. On se sent très seul.e.
Alors, nous privilégions souvent deux réactions :
-
Résister, combattre, chercher à fuir cette
douleur, à l’étouffer au plus vite, ne pas écouter…bref, faire l’autruche
-
Ou alors, dramatiser, culpabiliser, penser que
ça n’ira jamais mieux… bref, jouer la victime et rajouter de la souffrance à la
souffrance.
Et si nous essayions autre chose la prochaine fois ?
Oser vivre la tempête. Cela ne veut pas dire se morfondre et
souhaiter y rester mais juste accueillir ce qui est déjà là et qui a besoin
d’être vécu, le laisser nous traverser pour mieux s’en libérer ensuite. Accepter
que ce soit là et que ça passera, puisque, oui, tout est temporaire.
Pour se donner la force de vivre cette tempête, on peut se
raccrocher à cette petite lumière qui brille, ce phare, et cultiver par exemple
la gratitude. Remercier pour tout ce qui va bien dans sa vie, c’est donner
l’habitude au cerveau de repérer le positif plutôt que le négatif.
J’aime à me dire que ces périodes de turbulence permettent d’avancer
plus vite, plus loin dans la connaissance de soi, même si c’est difficile de
s’en convaincre au moment où on le vit.
Peut-on rester serein et tranquille alors que la tempête
fait rage dans notre cœur et notre esprit ? « Rester peinard dans une barque secouée
par la tempête » comme l’écrit Alexandre Jollien**. Je vous livre un autre
extrait : « Dans une embarcation qui prend l’eau, commencer par ne
pas résister. Savoir qu’on peut flotter dans la tourmente libère, apaise et
donne de la force. ». Rester serein et tranquille parce qu’on sait que c’est
provisoire, que la douleur a un rôle et qu’on va surmonter ça, garder confiance.
Peut-on chercher à être doux avec notre souffrance, alors même qu’elle brûle si
fort. Peut-on l’accueillir comme une invitée dans notre maison, et non un
danger.
Parce qu’on n’a pas tous et toujours les moyens de rester « peinard »
face à la douleur, on peut aussi essayer ça :
-
Clarifier ce qui se passe à l’intérieur, faire
sortir (réfléchir dans sa tête n’a pas le même impact qu’écrire ou que dire à
voix haute). La Communication non violente peut être une précieuse aide pour
cela. Cf article : https://esquissesdubonheur.blogspot.com/2015/12/la-marelle-de-lauto-empathie-lauto.html
-
Se donner de l’amour. Chercher en soi une
présence bienveillante et pouvoir se l’offrir, prendre son enfant intérieur
dans les bras et le réconforter comme on pourrait le faire auprès d’un enfant,
mettre une couverture tout autour, l’envelopper de douceur.
Enfin, quand la zone de turbulence passe, remonter la pente,
savourer de retrouver un peu de quiétude intérieure.
Pour terminer cet article, voici quelques lignes écrites par
Jeff Foster***, ses écrits sont toujours très doux à lire :
« Permets-toi
de te sentir triste, en colère, coupable, d'avoir des doutes.
Laisse ces précieuses énergies être
lavées à travers toi.
Elles ne te feront pas de mal si tu
leur permets de bouger. […] Ne combats
pas l'obscurité; de toute façon elle n'a pas de pouvoir.Simplement
augmente ta lumière. »
** Alexandre Jollien
« Vivre sans pourquoi »
*** Extrait du poème « Dans les moments sombres,
augmente ta lumière ». De très nombreux autres textes sur la douleur sont
présents dans son livre « Se reposer »
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