samedi 25 janvier 2020




"Un autre regard"

#élargirsonangledevue#gratitude#voirleverreàmoitiéplein

Tom fête aujourd’hui ses 7 ans, l’âge de raison, entend-on souvent. Alors qu’il vient de souffler ses bougies, récompensé par des applaudissements bruyants et enthousiastes, il reçoit de ses parents un cadeau. Il tâte le papier rouge brillant et devine rapidement ce qu’il contient : des lunettes. Des lunettes aux montures noires avec des verres épais. Les mêmes que sa mère, les mêmes que son père, les mêmes que tous les adultes à vrai dire. Dans son pays, quasiment tous les enfants à partir de 7 ans portent ces lunettes. Grâce à ces lunettes, il va pouvoir développer son sens critique : mieux repérer les erreurs de calcul, éviter les fautes d’orthographe, repérer les mensonges… Et oui, ces lunettes notent tout ce qui va de travers !

Tom grandit, finit ses études, trouve un travail, une femme, achète une voiture, une maison et donne la vie à deux beaux enfants. La vie s’écoule paisiblement, sa vie paraît réussite et pourtant Tom est malheureux. Avec ses lunettes, il a surtout appris à repérer les erreurs, les fautes et toutes les choses « qui vont de travers ». C’est sûrement utile mais pourtant… Au quotidien, Tom focalise sur la dispute avec sa femme au petit déjeuner, sur la surcharge au travail, sur les peintures qui s’écaillent dans la salle de bain, sur la mauvaise note ramenée par son fils, sur le dessert qu’il a encore raté au dîner… Toute son attention est accaparée par les choses négatives. Et notre cher Tom broie du noir.

20 ans après lui, c’est sa fille, Selena, qui s’apprête à fêter l’âge de raison. Elle ouvre une jolie boîte jaune entourée d’un ruban délicat en soie bleue. Elle découvre sans surprise une paire de lunettes noires, elle les pose, remercie, elle sait très bien que ces lunettes peuvent être utiles dans certains contextes. Puis, elle s’absente en sautillant et ramène de sa chambre une paire de lunettes qu’elle a elle-même fabriquée. Elle propose à son père de les essayer. Tom soupire, encore une lubie de sa fille mais il fait un effort, c’est son anniversaire quand même. 

A peine a-t-il posé les lunettes sur son nez qu’il voit les choses différemment. Alors que ces précédentes lunettes, comme une loupe, fixe l’attention sur les choses négatives, les lunettes de sa fille provoquent l’effet inverse, vous savez comme quand on regarde dans des jumelles à l’envers. Cela lui permet d’un coup d’élargir son angle de vue et de percevoir tout ce qu’il y’a autour… Quelle agréable découverte !

Il passe le reste de la journée à fabriquer avec sa fille une nouvelle paire de lunettes vertes pour lui. Et dès le lendemain, il les porte fièrement. Jour après jour, Tom commence à percevoir aussi les choses positives de son quotidien : le soleil qui brille, la complicité qu’il a construite avec sa femme et leur capacité à communiquer, l’ambiance incroyablement solidaire au travail, la bonne santé de ses enfants, la chaleur de leur foyer, le savoureux café... et ressent une immense gratitude. Il se surprend encore parfois à chausser ses lunettes noires mais dès qu’il en prend conscience, il reprend aussi sec les vertes, ouvre son angle de vue, et se rappelle ainsi tout ce qui fonctionne. Et de semaines en semaines, de mois en mois, il porte de plus en plus facilement son attention sur les belles choses de son quotidien et c’est toute sa vie qui prend alors une saveur différente.

dimanche 19 janvier 2020





L'acceptation de soi avec Accipit.

Des histoires qui font du bien
#s'aimer#s'accepter#évoluer


C'est l'histoire d'Accipit, une sympathique chenille jaune et verte, elle avait tellement de pattes qu'elle n'avait jamais su les compter. Notre chenille était bien malheureuse, elle ne se sentait jamais à la hauteur, elle passait son temps à se comparer à tout ceux qu'elle croisait et elle leur trouvait toujours de merveilleuses qualités. Le ver de terre était plus souple, la fourmi plus organisée, la mante religieuse plus indépendante, la sauterelle plus créative...  sans parler de la coccinelle... "Elle est jolie, elle sait voler, les enfants l'adorent et gnagnagna et gnagnagna... "
Pour masquer ses faiblesses et tromper sa tristesse, elle se démenait... Elle avait négocié pour avoir une plus belle branche, elle avait déniché une jolie feuille qu'elle s'enroulait autour d'elle pour cacher ses rondeurs... Certes, ça lui apportait un peu de plaisir sur le moment, mais sa douleur revenait en boomerang. Tout ce qu'elle cherchait à l'extérieur ne suffisait pas à combler ses lacunes intérieures concluait-elle...

Plus elle se comparait aux autres, moins elle arrivait à être heureuse, à moins que ce ne soit l'inverse.
Alors qu'elle se lamentait en se promenant sur une branche du rosier, elle aperçut la coccinelle. La coccinelle, "Mme parfaite", celle qui énervait tout le monde à exposer sans gêne toutes ses qualités au monde entier... En approchant discrètement, elle l'entendit sangloter auprès d'une autre, elle pu distinguer quelques bribes "pas d'amis"... "trop ronde". Ce fut un choc pour notre chenille de constater que malgré toutes ses qualités, la coccinelle ne paraissait pas plus heureuse qu'elle.

Les pensées tourbillonnent dans sa tête, cette vision agit comme un électrochoc. Les jours et les nuits passaient, et quelque chose mûrissait à l'intérieur, comme un apprentissage. Et peu à peu, elle apprit à aimer ce qu'elle était. Son corps un peu gluant était bien pratique pour naviguer tête à l'envers sur les brindilles par exemple. Ses qualités comme ses défauts faisaient d'elle un être unique, aimable et aimé. Elle cessa de courir dans tous les sens et prenait le temps de re-découvrir qui elle était.

Et c'est en acceptant qui elle était avec ce qu'elle avait de plus beau mais aussi ses parts d'ombres, avec ses fragilités et ses forces, qu'elle pu se détendre, lâcher prise. Et plus elle se détendait, plus elle était capable d'entendre cette petite voix intérieure qui la guidait, qui l'emmenait au plus profond de son être, pour découvrir et explorer ses trésors. Elle trouva de nouvelles ressources à l'intérieur, et celles-ci étaient bien plus précieuses que tout ce qu'elle avait pu accumuler jusque là. A mesure qu'elle acceptait qui elle était, curieusement, elle pu évoluer. Ainsi, de plus en plus simplement et naturellement, elle pu offrir au monde ce qu'elle avait de plus beau, ce qui faisait sa singularité et son unicité, elle déploya deux magnifiques ailes colorées. Et avec ses deux yeux dessinés sur ses ailes, elle porta un nouveau regard sur elle et sur le monde qui l'entourait.