lundi 19 novembre 2018


Vivre la tempête


Nous rencontrons parfois des périodes de turbulences, ou devrais-je parler plutôt de tempête tant les émotions sont fortes et peuvent nous bouleverser.

Autant, il est facile, quand on connait la joie, de partager et de se relier aux autres, autant quand on est envahi par le stress ou la tristesse, on a tendance à se replier et à cacher tout ça, à mettre un masque, pour ne pas montrer sa vulnérabilité. On se sent très seul.e.

Alors, nous privilégions souvent deux réactions :
-          Résister, combattre, chercher à fuir cette douleur, à l’étouffer au plus vite, ne pas écouter…bref, faire l’autruche
-          Ou alors, dramatiser, culpabiliser, penser que ça n’ira jamais mieux… bref, jouer la victime et rajouter de la souffrance à la souffrance.

Et si nous essayions autre chose la prochaine fois ?

Oser vivre la tempête. Cela ne veut pas dire se morfondre et souhaiter y rester mais juste accueillir ce qui est déjà là et qui a besoin d’être vécu, le laisser nous traverser pour mieux s’en libérer ensuite. Accepter que ce soit là et que ça passera, puisque, oui, tout est temporaire.

Pour se donner la force de vivre cette tempête, on peut se raccrocher à cette petite lumière qui brille, ce phare, et cultiver par exemple la gratitude. Remercier pour tout ce qui va bien dans sa vie, c’est donner l’habitude au cerveau de repérer le positif plutôt que le négatif.

J’aime à me dire que ces périodes de turbulence permettent d’avancer plus vite, plus loin dans la connaissance de soi, même si c’est difficile de s’en convaincre au moment où on le vit.

Peut-on rester serein et tranquille alors que la tempête fait rage dans notre cœur et notre esprit ?  « Rester peinard dans une barque secouée par la tempête » comme l’écrit Alexandre Jollien**. Je vous livre un autre extrait : « Dans une embarcation qui prend l’eau, commencer par ne pas résister. Savoir qu’on peut flotter dans la tourmente libère, apaise et donne de la force. ». Rester serein et tranquille parce qu’on sait que c’est provisoire, que la douleur a un rôle et qu’on va surmonter ça, garder confiance. Peut-on chercher à être doux avec notre souffrance, alors même qu’elle brûle si fort. Peut-on l’accueillir comme une invitée dans notre maison, et non un danger.

Parce qu’on n’a pas tous et toujours les moyens de rester « peinard » face à la douleur, on peut aussi essayer ça :
-          Clarifier ce qui se passe à l’intérieur, faire sortir (réfléchir dans sa tête n’a pas le même impact qu’écrire ou que dire à voix haute). La Communication non violente peut être une précieuse aide pour cela. Cf article : https://esquissesdubonheur.blogspot.com/2015/12/la-marelle-de-lauto-empathie-lauto.html
-          Se donner de l’amour. Chercher en soi une présence bienveillante et pouvoir se l’offrir, prendre son enfant intérieur dans les bras et le réconforter comme on pourrait le faire auprès d’un enfant, mettre une couverture tout autour, l’envelopper de douceur.

Enfin, quand la zone de turbulence passe, remonter la pente, savourer de retrouver un peu de quiétude intérieure.

Pour terminer cet article, voici quelques lignes écrites par Jeff Foster***, ses écrits sont toujours très doux à lire :
 « Permets-toi de te sentir triste, en colère, coupable, d'avoir des doutes.
Laisse ces précieuses énergies être lavées à travers toi.
Elles ne te feront pas de mal si tu leur permets de bouger. […] Ne combats pas l'obscurité; de toute façon elle n'a pas de pouvoir.Simplement augmente ta lumière. »


**  Alexandre Jollien « Vivre sans pourquoi »
*** Extrait du poème « Dans les moments sombres, augmente ta lumière ». De très nombreux autres textes sur la douleur sont présents dans son livre « Se reposer »


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